jeudi 5 janvier 2012

L'éditorial de Henry Agré:la face cachée de la cour pénale internationale (CPI)

"Honte aux hommes de rien !" Cette phrase écrite par Yambo Ouologuem et parue dans son livre Le devoir de violence traduit mon sentiment actuel. Volontiers, je la complète en y ajoutant ma partition ; ô maître, tu comprendras ton disciple et pardonneras son incursion en ton domaine, en ces jours pénibles de notre marche commune vers la liberté. "Honte aux hommes de rien ! La ficelle, votre ficelle est trop grosse. Les protubérances de vos mensonges ne font plus recette, elles sont frelatées." Le président Laurent Gbagbo a comparu hier devant la cour pénale internationale. Pourquoi donc ? Seuls les hommes de rien ont la réponse. Quelle comédie et quelle injure à destination de la résistance face au Mal! Ce théâtre servi au monde entier a pour matrice l'assujettissement programmé du peuple africain. J'ose deviner dès lors les orteils de Ottobah Cugoamo qui tremblent en sa dernière demeure, bouillant d'en découdre contre les nouveaux pontes de l'esclavage qui rêvent jour et nuit d'avoir à leur service des Noirs leur servant le thé, leur laçant leurs chaussures, leur curant leurs dépotoirs. Luis Moreno-Ocampo est sorti du champ de la science juridique pour entrer dans celui de la politique de bas étage. Avec la complicité et la duplicité de la France, il a déporté le président Laurent Gbagbo à La Haye. La convocation nocturne qu'il a envoyée au président Laurent Gbagbo est digne des anciennes bulles légalisant l'esclavage. Truffée d'erreurs, elle lui a été dictée certainement à la va-vite, dans un réduit diplomatique, par la meute des hommes de rien. Pourquoi Luis Moreno-Ocampo, ce bonhomme argentin qu'on dit juge, prononçant en principe le droit, ne va-t-il pas au bout de sa logique en décrétant qu'Adolf Hitler fut un juste parmi les justes des nations ? Il bouclerait ainsi la boucle de sa carrière. Car, pour les miens et pour moi, pour tous les ivoiriens puis pour tous les observateurs sérieux, épris de justice et de vérité, il n'y a pas de différence entre les rebelles de alassane ouattara et les nazis allemands. Peu ou prou, les vieilles recettes d'extermination utilisées par les troufions d'Hitler ont été expérimentées à forte dose dans la Côte d'ivoire livrée par la France aux rebelles. La France, ses hommes politiques, ses militaires, ses barbouzes ne peuvent plus continuer à narguer les ivoiriens et à déformer la réalité. Ce sont eux qui ont bel et bien arrêté le président ivoirien en son palais, là où son peuple l'a logé à ses frais. Et, si les ivoiriens l'y ont logé, c'est parce qu'il le mérite, parce qu'ils se reconnaissent en lui. Parce qu'il a été élu. Parce qu'il est doué pour la politique. Parce qu'il n'a jamais eu des problèmes d'identités multiples.C'était un secret de polichinelle. Le président Laurent Gbagbo l'a affirmé devant les juges de la cour pénale internationale qui l'ont interrogé. Dans ce nouveau temple créé par les hommes blancs en vue de perpétuer la Traite des Noirs en remplacement des navires trop voyants en ce siècle de toutes les technologies d'information, il a nommé les choses, il a mis un visage sur ceux qui ont organisé son kidnapping. Les hommes politiques français dont la moralité est douteuse et qui fréquentent les bois de Boulogne à dessein pourront toujours intoxiquer leurs compatriotes. Ils savent ce qu'ils doivent à la Côte d'ivoire et au-delà, à toute l'Afrique. Durant les siècles passés, leurs ascendants, bulles ecclésiastiques en mains ont, déporté des dizaines de millions de Noirs (l'historiographie la plus sérieuse table sur 140 millions d'africains) en les contraignant à aller bâtir le niveau de vie de l'occident. De nos jours, au détriment de toute probité et de toute raison, le président Laurent Gbagbo est à la merci de ces hommes de rien qui, scientifiquement, morphologiquement et idéellement n'ont pas apporté les preuves qu'ils sont des êtres humains. C'est à croire que c'est eux qui ne sont pas entrés dans l'histoire. Puissent-ils dire le contraire sans se contredire? L'analyse objective de leurs actes et la sémantique iraient dans la direction de leur non-humanité. La postérité en tirera les conclusions idoines en connaissance de cause.
Le président Laurent Gbagbo est un citoyen ordinaire qui, à force travail et de ténacité est devenu le leader charismatique que nous connaissons. Son sens aigu de la réflexion a fait de lui le père du multipartisme et de la jeune démocratie ivoirienne que la France a assassinée un jour de septembre 2002 par l'entremise de sa rébellion. Il n'a pas emprunté d'autres chemins que ceux linéaires qui l'ont fait. Non plus, il n'a rêvé de devenir président de la république en se rasant le matin. Cela, la nature le réserve aux petits hommes, ceux de rien, conçus dans la honte, façonnés dans le crime et restés aux portes de l'humanité. A coups de billets de banque directement sortis des caisses de l'état ivoirien, le bicéphalisme maléfique qui défigure le paysage socio-politique de notre pays a trouvé des oreilles attentives dans l'aquilon esclavagiste. La tyrannie que ce duo a installé en Côte d'ivoire compte des alliés en cette terre occidentale du double discours puis du double langage. Ceux-ci tentent par tous les moyens de rendre fréquentable cette ignoble dyarchie. Pour autant, devient-on charismatique du jour au lendemain? En amont, n' y a-t-il pas des signes évidents? Le président Laurent Gbagbo est à La Haye pour répondre, dit-on de graves crimes commis dans son pays. On a connu imagination plus fertile. Adolf Hitler qui a fait des émules dans la rébellion ivoirienne ne disait-il pas que les fours de Bergen Belsen étaient destinés à cuire le pain des travailleurs? A tous les férus d'histoire française, je pose cette question: le maréchal Pétain aurait-il ainsi jugé le général de Gaulle sans que nul ne s'en offusque? Nous sommes dans du burlesque pur et ce, lorsque la victime est jugée par les coupables. Les hommes de rien, sans le savoir, ont transformé le leader Laurent Gbagbo en icône. Ils sont en train de le juger pour des crimes qu'ils ont commis eux et, eux seuls. Ils ont décidé de le condamner parce qu'il n'a pas baissé la tête et ne s'est pas couché lorsqu'ils le lui ont demandé. De son vivant, il est entré dans l'histoire. C'est son destin. C'était écrit. Henry Agré.

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