jeudi 23 février 2012

Les nouveaux enjeux du néocolonialisme en Afrique




"L'essence du néo-colonialisme, c'est que l'Etat qui y est assujetti est théoriquement indépendant, possède tous les insignes de la souveraineté sur le plan international. Mais en réalité, son économie, et par conséquent sa politique, sont manipulées de l'extérieur." Cette phrase écrite en 1970 par Kwame Nkrumah et qu'on trouve dans son livre intitulé Le néo-colonialisme:dernier stade de l'impérialisme traduit s'il en est besoin la célérité avec laquelle les colons, lorsqu'ils  partaient de leurs anciennes colonies aux moments des indépendances ont,  dans un tour de passe-passe, créé d'autres formes d'assujettissement.
Le terme néocolonialisme désigne les diverses tentatives d’une ex-puissance coloniale de maintenir par des moyens détournés ou cachés, une domination économique, culturelle, politique et militaire sur ses anciennes colonies après leur indépendance. Les anciennes puissances colonisatrices tentent ainsi par ces moyens de maintenir leur présence dans des pays qu'ils ont anciennement soumis. De ce fait, l'indépendance devient comme une coquille vide de  sens pour les opprimés de naguère. Dès lors et fut-il nuancé dans son acception, le néocolonialisme a une similitude frappante avec le colonialisme traditionnel. Les objectifs initialement visés par les colonisateurs étaient-ils mercantiles et économiques que, les néo-colonisateurs sont et seront avant tout leurs dignes héritiers. Depuis les pseudos indépendances des états africains, les matières premières minières du Tchad sont entre les mains du géant  et certainement escroc mondial de l’Uranium qu'est la française Areva. Cette même entreprise extrait sous la seule autorité française, depuis 40 ans, de l’uranium au Nord du Niger, à quelques lieues des villes d’Arlit et d’Akokan. Les ressources pétrolières du Nigéria sont quant à elles dans le giron des multinationales Anglo-saxonnes. Tandis que le cacao ivoirien est dans les corbeilles de Cargill, Armajaro et d'autres sociétés qui sont très loin d'être ivoiriennes. Cette mise sous tutelle économique est toujours accompagnée d’un impérialisme culturel, dramatique, qui a pour but d'acculturer les autochtones. Magistralement, l'écrivain nigérian Chinua Achebe, connu aussi sous le sobriquet de "Monsieur le dictionnaire" a donné le ton dans  le monde s'effondre. Il a décortiqué dans ce livre les maux du colonialisme, mais  surtout ceux du néocolonialisme et de sa propension à "jouer" avec les vies des peuples opprimés. Enfin,  dans ce même livre,  après que la machine néo-coloniale l'a broyé, Okonkwo, le pauvre africain ne savait plus quel Etre humain il était réellement. Son éducation à lui, sa musique à lui, sa façon de penser et de consommer; sa langue et sa musique avaient pris le large. Incontestablement, le néocolonialisme a gagné son pari avec Okonkwo...Le tutorat militaire et l'exploitation économique, suivis par un dénigrement systématique puis une destruction méthodique de la culture du néo-colonisé,   notre Bandji local remplacé par le coca-cola sur fond de tapage publicitaire, la musique de TP Audiorama tournée insidieusement en dérision. Voilà le système néo-colonial dans ses habits de lumière et vainqueur par le chaos qu'il a semé chez les peuples afro-arabes. En outre, pour les puissances impérialistes, la manipulation de l’exécutif des pays Africains, directement à travers les accords de coopération ou indirectement par le biais des institutions financières internationales (FMI, Banque mondiale) et les multinationales est aussi un moyen efficace de maintenir leur hégémonie sur leurs anciennes colonies. Malgré leurs propos publics de prise de distance d'avec les faits passés vis-à-vis des anciennes colonies, les  anciens occupants continuent de parachuter à la tête de leurs néo-colonies leurs protégés. Cela en usant de méthodes non démocratiques, de simulacres d’élections, de fraudes électorales, de coups d’état, de rébellions appelées révolutions. Le cas récent de la côte d’Ivoire en est une illustration parfaite. La France, dans sa croisade contre ce pays s’est constamment heurté à «l’intransigeant » président et souverainiste Laurent GBAGBO. Pour s’en débarrasser, il aura fallu pour la France monter puis financer une rébellion qui s'est embourbée dans le nord ivoirien. A visage découvert et à coups de bombes, le pouvoir néo-colonial français fera en avril 2011 ce que ses protégés n'ont pu durant 10 ans. Le même scénario, hormis l’organisation d’élections factices, a été expérimenté en Libye où une partie minoritaire du pays a été armée et soutenue par l’OTAN pour venir à bout du régime du colonel Mouammar KADHAFI. Aujourd’hui plus que jamais, la ruée vers le continent africain est inscrite dans toutes les politiques étrangères occidentales. Contrôler les richesses africaines en contrôlant les exécutifs du continent noir est pour les néo-colons une garantie à la fois durable et géostratégique des pillages annoncés. La face visible de leur acharnement impérialiste sur l'Afrique et le monde arabe s'est vérifiée avec les  chutes successives de Moubarak et de Ben Ali. Durant la deuxième guerre mondiale, Churchill disait que celui qui mettrait la main sur la Mer Caspienne contrôlerait tous les balkans. On peut dire maintenant que celui des néo-colons qui contrôlera l’Egypte fera main-basse sur le Maghreb. De même, avoir la Côte d’Ivoire dans son sérail, c’est mettre les ressources naturelles de la sous région ouest-africaine sous coupe néo-coloniale. L'établissement de l’ambassade sous régionale des Etats-unis d'Amérique à Abidjan n’est pas philanthropique. Après les économies sectaires, les nouveaux défis des néo-colonisateurs ne trompent pas. Il a été donné de voir un bout au récent sommet de l’Union Africaine dans la capitale Ethiopienne. La publicité qui a accompagné l’élection(?) à la tête de la CEDEAO de Alassane Ouattara au sommet d’Abuja est loin d’être anodine. Effectivement, le néocolonialisme est à l’Afrique ce qu’est le cancer aux organes humains. Depuis des décennies, le colonialisme s’est métamorphosé. Les colons ont changé de chemisettes. En fonction de la variation des contextes et des situations, les chemisettes se "caméléonisent". Toujours est-il que l’objectif primitif qui se résume en la main-mise et l’exploitation jusqu’aux ossements humains ( ont-ils ramené en Côte d'ivoire le squélette que le juge Ramaël a déterré?) des africains est resté inchangé. Ces politiques rédhibitoires au développement de l’Afrique ne font qu’accentuer le fossé entre le Nord et le Sud. Avec la bénédiction des potentats locaux, je crois que le néocolonialisme a de beaux jours devant nous. Pour notre malheur.Kephren Neruda

jeudi 16 février 2012

Non! DROBGA n'est pas un détail du football Ivoirien


La 28 ème édition de la Coupe d’Afrique des Nations s’est achevée avec le sacre de la Zambie face aux éléphants de Côte d’Ivoire à la suite de la lancinante séance des tirs aux buts (8-7).Surprenante bérézina, vu le pedigree impressionnant des joueurs Ivoiriens évoluant dans les meilleurs championnats professionnels du monde.
Très vite cette défaite surréaliste et inimaginable aux yeux des profanes avait un bouc émissaire tout désigné : Didier DROBGA capitaine de l’équipe....... pour avoir raté un pénalty. Vilenies de toutes sortes, invectives, méchancetés se sont métastasés à l'encontre du joueur depuis ce fameux dimanche 12 Février 2012.
Toutefois, face à cette situation ubuesque, l’intelligence et la sagesse commande de faire une pause et d’analyser à froid cette réaction épidermique de certains supporters ivoiriens vis-à-vis de Drogba.Plusieurs questions me taraudent.Qu’est-ce qui justifie cette volée de bois vert contre Didier DROGBA?Pourquoi tant de méchanceté gratuite contre celui qui atout donné à son pays ?La Côte d’Ivoire évolue t-elle à un (Drogba) et non à onze joueurs ? Comment peut-on à brûle-pourpoint traiter cet HOMME de " maudit" à chaque clignement? De deux choses l'une, soit l'attitude des supporters de cet acabit est l'expression manifeste du dégoût envers cet athlète "qui n'a encore rien ramené" au pays soit elle est la résultante de l'affection et de l'attachement viscéral de ceux-ci envers ce joueur.A la lumière de la propension des différentes réactions, mon raisonnement converge vers la première hypothèse.Pour l’heure, je sais qu'en 2006 ,lorsqu'il ratait le penalty en finale de cette même compétition contre l'Egypte il n'était pas "pestiféré".En 2012 le même capitaine des éléphants ivoiriens apparaît pour ces amnésiques comme le ver dans le fruit du football Ivoirien à extirper. Curieusement.Je sais aussi que Didier DROBGA le «satané» est le meilleur buteur de l’histoire footballistique de la Côte d’Ivoire. Et c’est cette même imprécation qui nous a propulsé à deux reprises à la coupe du monde de football.Nul n'est prophète en son pays, c'est vrai. Mais quand même.Pour ces deux raisons sus évoquées, vous n’avez pas le droit de le traiter ainsi et je persiste depuis mon petit point de vue à dire qu'aucun pays ne peut se permettre le luxe de se priver, au propre comme au figuré ,d’un joueur comme DROBGA.Pour cela, je ne jetterai pas le Footballeur Didier DROGBA avec l’eau fangeuse du bain footballistique Ivoirien au moins par …gratitude.Kephren Neruda