Trop,
c’est trop. Vraiment. Parti politique, association ou mutuelle ? Bien
malin serait celui qui se hasarderait, aujourd’hui, à définir avec
exactitude, la nature réelle du Parti Démocratique (?) de Côte d’Ivoire
(PDCI) tant les actes politiques loufoques de ses dirigeants et
leurs suiveurs ont jalonné son existence depuis plus d’une décennie. A
partir du passage des hommes en kaki, le 24 décembre 1999, l'ancien
parti unique de Côte d’ivoire a littéralement perdu
le nord. Je me limiterai à seulement trois repères historiquement
proches de nous. Premièrement, le coup d’état manqué du 19 septembre
2002 qui s’est mué en rébellion armée puis a scindé le pays en deux, n’a
jamais reçu de condamnation véritable d'un parti se déclarant
démocratique. Deuxièmement, dans la foulée, le parti de Nzuéba, dans les
ténèbres, a apporté un soutien appuyé aux rebelles, matérialisant
cette union diabolique par de pseudo-accords dans le centre national de
rugby de Linas Marcoussis du 15 au 26 janvier 2003. Accords ayant scellé
le sort de notre pays, de son indépendance et confié notre destin dans
les mains du néo-colon français, le tout avec les applaudissements du
PDCI de Djédjé Mady, patrick Achi et leurs compagnons, devenus ministres
sur notre dos. A l’issue de cette conférence de Berlin ivoirienne, s’en
est suivie la création du RHDP où se sont côtoyés et se côtoient encore
aujourd'hui bandes armées, analphabètes et apprentis sorciers en tous
genres. Troisièmement, cette alliance contre nature, bizarre, mais
cohérente quand il s’agit du tout sauf GBAGBO, va atteindre son
paroxysme lors du second tour des élections présidentielles de 2010.
Allant à Canossa, et foulant ainsi aux pieds tous ses principes
démocratiques, le PDCI, contre toute attente, va appeler ses militants à
accorder leurs suffrages au candidat de la France et de la
déconstruction de la cohésion nationale, son pire ennemi d’hier. Par cet
acte hallucinant, le parti venait une fois de plus de prendre au
débotté les Ivoiriens, offrant en dot à la françafrique le développement
économique et social de la Côte d’Ivoire. La suite, nous la connaissons
tous. Tout esprit averti de la politique ivoirienne sait une chose, le
PDCI version Bédié est toujours resté fidèle à lui-même et à sa devise
qui est: "tant qu'on vole sur le dos du peuple, le reste ne compte pas".
Ainsi, au mépris des intérêts de la Côte d’Ivoire, cette organisation
se contente en ce moment de quelques miettes de pouvoir tombées de la
table d'un nègre mal dans sa peau, qui se rêvait roi en dormant. Pourvu
que la coupe de vin du poussah de Daoukro ne désemplisse jamais. A
Adjamé, on parlera trivialement de «mangercratie». Tout parti politique
suppose une idéologie, un projet de société et un programme de
gouvernement. Ne jamais s’éloigner du pouvoir, être toujours proche de
celui-ci est devenu le projet de société endémique de la maison verte.
Pusillanimes invétérés, le sphinx de Daoukro et ses camarades n’ont
jamais osé expérimenter l’opposition. Pareils aux mendiants, ils se sont
contentés de tenir leur bol pour des strapontins. Œuvrer pour le
bien-être économique et social des Ivoiriens, aider à la création d’un
environnement politique sain où pourront s’exprimer toutes les
intelligences de notre pays n’a jamais été une priorité pour le parti du
vieux. A l’évidence, le PDCI a fui le vrai combat et s’est résolu à ne
plus peser sur le destin de la Côte d’Ivoire, car, ce parti disparaitra
lorsque les yeux des ivoiriens s'ouvriront de manière éternelle.
Aujourd’hui, la Côte d’ivoire est malade parce que le PDCI est sur son
territoire. Fondamentalement, le salut ne viendra pas du parti
sexagénaire, il y a vol sur la marchandise. D’après l'opinion dominante,
les Ivoiriens qui sont restés lucides n’attendent plus rien du
PDCI. Sauf les pitreries quotidiennes de ses dirigeants, ce qui permet
de se décrisper dans une république où tous ceux qui s’attaquent au
gourou vont au cimetière. Alors qu’il est en déphasage avec la réalité
et les aspirations du peuple, le PDCI a besoin, avant sa disparition,
d’une cure de jouvence morale, intellectuelle, puis d’une profonde
refonte. Pourvu que les réformateurs qui le réclament à l’intérieur du
parti, ne fassent plus l’objet de bastonnades abjectes. Kephren Neruda
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire