vendredi 30 mars 2012

Le PDCI et l’archaïsme politique

Trop, c’est trop. Vraiment. Parti politique, association ou mutuelle ? Bien malin serait celui qui se hasarderait, aujourd’hui, à définir avec exactitude, la nature réelle du Parti Démocratique (?) de Côte d’Ivoire (PDCI) tant les actes politiques loufoques de ses dirigeants et leurs suiveurs ont jalonné son existence depuis plus d’une décennie. A partir du passage des hommes en kaki, le 24 décembre 1999, l'ancien parti unique de Côte d’ivoire a littéralement perdu le nord. Je me limiterai à seulement trois repères historiquement proches de nous. Premièrement, le coup d’état manqué du 19 septembre 2002 qui s’est mué en rébellion armée puis a scindé le pays en deux, n’a jamais reçu de condamnation véritable d'un parti se déclarant démocratique. Deuxièmement, dans la foulée, le parti de Nzuéba, dans les ténèbres, a apporté un soutien appuyé aux rebelles,  matérialisant cette union diabolique par de pseudo-accords dans le centre national de rugby de Linas Marcoussis du 15 au 26 janvier 2003. Accords ayant scellé le sort de notre pays, de son indépendance et confié notre destin dans les mains du néo-colon français, le tout avec les applaudissements du PDCI de Djédjé Mady, patrick Achi et leurs compagnons, devenus ministres sur notre dos. A l’issue de cette conférence de Berlin ivoirienne, s’en est suivie la création du RHDP où se sont côtoyés et se côtoient encore aujourd'hui bandes armées, analphabètes et apprentis sorciers en tous genres. Troisièmement, cette alliance contre nature, bizarre, mais cohérente quand il s’agit du tout sauf GBAGBO, va atteindre son paroxysme lors du second tour des élections présidentielles de 2010. Allant à Canossa, et foulant ainsi aux pieds tous ses principes démocratiques, le PDCI, contre toute attente, va appeler ses militants à accorder leurs suffrages au candidat de la France et de la déconstruction de la cohésion nationale, son pire ennemi d’hier. Par cet acte hallucinant, le parti venait une fois de plus de prendre au débotté les Ivoiriens, offrant en dot à la françafrique le développement économique et social de la Côte d’Ivoire. La suite, nous la connaissons tous.  Tout esprit averti de la politique ivoirienne sait une chose, le PDCI version Bédié est toujours resté fidèle à lui-même et à sa devise qui est: "tant qu'on vole sur le dos du peuple, le reste ne compte pas". Ainsi, au mépris des intérêts de la Côte d’Ivoire, cette organisation se contente en ce moment de quelques miettes de pouvoir tombées de la table d'un nègre mal dans sa peau, qui se rêvait roi en dormant. Pourvu que la coupe de vin du poussah de Daoukro ne désemplisse jamais. A Adjamé, on parlera trivialement de «mangercratie». Tout parti politique suppose une idéologie, un projet de société et un programme de gouvernement. Ne jamais s’éloigner du pouvoir, être toujours proche de celui-ci est devenu le projet de société endémique de la maison verte. Pusillanimes invétérés, le sphinx de Daoukro et ses camarades n’ont jamais osé expérimenter l’opposition. Pareils aux mendiants, ils se sont contentés de tenir leur bol pour des strapontins. Œuvrer pour le bien-être économique et social des Ivoiriens, aider à la création d’un environnement politique sain où pourront s’exprimer toutes les intelligences de notre pays n’a jamais été une priorité pour le parti du vieux. A l’évidence, le PDCI a fui le vrai combat et  s’est résolu à ne plus peser sur le destin de la Côte d’Ivoire, car, ce parti disparaitra lorsque les yeux des ivoiriens s'ouvriront de manière éternelle. Aujourd’hui, la Côte d’ivoire est malade parce que le PDCI est sur son territoire. Fondamentalement, le salut ne viendra pas du parti sexagénaire, il y a vol sur la marchandise. D’après l'opinion dominante, les Ivoiriens qui sont restés lucides n’attendent plus rien du PDCI. Sauf les pitreries quotidiennes de ses dirigeants, ce qui permet de se décrisper dans une république où tous ceux qui s’attaquent au gourou vont au cimetière. Alors qu’il est en déphasage avec la réalité et les aspirations du peuple, le PDCI a besoin, avant sa disparition, d’une cure de jouvence morale, intellectuelle, puis d’une profonde refonte. Pourvu que les réformateurs qui le réclament à l’intérieur du parti, ne fassent plus l’objet de bastonnades abjectes. Kephren Neruda

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