jeudi 19 juillet 2012

Les Ivoiriens sont-ils si peureux?

La furie inconcevable qui a escorté puis déposé l'arlequin de la France au palais présidentiel d'Abidjan a laissé dans le corps, dans l'esprit et dans l'âme des Ivoiriens d’épaisses blessures qu'il faudra beaucoup de temps  à cicatriserDepuis, le traumatisme pour les populations est encore si vivace que ces dernières sont presque devenues cataleptiques. Le peuple de Côte d'Ivoire est non seulement tétanisé par la barbarie qu'il a vue de la part des rebelles de Soro Guillaume et compagnie mais en plus, il est bâillonné et pris en otage par la coalition Licorne-Onuci. L'exil forcé des leaders de la galaxie patriotique, naguère fer de lance de la résistance ivoirienne puis la déportation de Laurent Gbagbo à la Haye ont quasiment  anesthésié le peuple d'Eburnie. Les Ivoiriens ont peur. Ils souffrent sous les banderilles de la sauvagerie du chef tribal Solutions inexistantes, aidé dans ses tueries par les pelotons d'exécutions du 43e BIMA. Comment comprendre que face aux licenciements ethniques, aux arrestations arbitraires, aux enlèvements et assassinats infligés par les arsouilles du régime d'Abidjan, les Ivoiriens restent de marbre et aphones ? Pourtant, comme l’a remarquablement affirmé François Mitterrand dans son autobiographie intitulée Mémoires  à deux voix"le courage consiste à dominer sa peur et non à ne pas avoir peur". En Côte d'Ivoire, le courage a pris la poudre d'escampette. Nos compatriotes courageux se trouvent tous sans exception hors du territoire, particulièrement en Europe où certains d'entre eux, de par leur témérité dans la lutte anti néocolonialiste, font honneur à notre pays. Inaudibles à l'intérieur, les Ivoiriens sont bouillonnants à l'extérieur. Le CRI panafricain de Abel Naki qui fait constamment entendre les cris de  détresse du peuple Ivoirien en est un exemple encourageant. Abel Naki, c'est le courage fait homme. Il est à copier. Nonobstant le musellement et l'aversion de tout ce qui a trait à Laurent Gbagbo, les non moindres Jean-Marie Depkai, Appolos Dan Té, Toussaint Alain, pour ne citer que ceux-là, à travers leurs incessantes mobilisations ont réussi à émettre et faire entendre des sons de cloches différents en Europe sur la tragédie du peuple ivoirien. S'il est exact que toutes ces actions sont à féliciter, il n'en demeure pas moins que  la vraie libération de la Côte d'Ivoire des serres de la françafrique, c'est sur le sol ivoirien que nous l'obtiendrons. Malheureusement, c'est là où le bât blesse. Au plan interne, c'est l'inaction qui prévaut. Plus rien ne bouge dans le sens de la conquête de notre liberté confisquée à coups de bombes et de crimes par milliers orchestrés par le dramatique Dramane. Aucune action concrète et de terrain n'y est menée pour la libération définitive du pays. Or, la victoire contre ce régime fasciste, installé par la brutalité sur des milliers de cadavres d'Ivoiriens ne pourra s'obtenir que dans le cadre d'un combat holistique sur tous les fronts. L'objectif de chasser des bords de la lagune Ebrié le couple Ouattara,  ces Ceausescu tropicaux et leurs copains qui ont mis une offre publique d'achat sur notre destin, ne pourra jamais se réaliser avec un peuple pleutre. Pour l'heure, en interne, les Ivoiriens font montre d'une pusillanimité inquiétante. Il est grand temps de se lever face aux tueries massives, aux dérives fascistes et au rattrapage ethnique. Il faut s'armer de courage et aller jusqu'au bout. Oui, il nous faut nos tripes et tout ce qu'on a dans le ventre. Ici et maintenant. De leur côté, les "rattrapeurs" prospèrent dans le mal et avancent dangereusement vers la concrétisation de leur projet diabolique. Sans états d'âmes. Devons-nous rester inactifs et timorés ? Avons-nous le droit de nous courber devant la dictature du fou et de la folle qui composent le couple sanguinaire Dramane-Dominique ? Quelles terres voulons-nous léguer à nos descendants ? Avant de répondre à ces interrogations, gardons à l'esprit que l'avenir de la Côte d'Ivoire qui nous observe n'amnistiera jamais notre couardise. Kephren Neruda 

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