lundi 21 janvier 2013

Opération serval: le néocolonialisme gaulois à visage découvert


La croisade précipitée de la France au Mali contre le terrorisme islamiste a surpris plus d’un observateur avisé des relations internationales. Tout seul et sans l’appui de ses alliés traditionnels en l’occurrence l’Onu et l’Otan, Hollande a décidé de faire «sa» guerre à lui. Qu’est-ce qui peut justifier une guerre soudaine, sans «préparation» et en dehors des pays Africains pourtant concernés au premier niveau? On peut sans se tromper affirmer que le mobile de cette intervention militaire se trouve dans la pensée du colonialiste Leroy-Beaulieu (1842-1912) qui écrivait déjà en 1870, qu’ "A côté de ces géants que sera la France ? Un souvenir s’éteignant de jour en jour. Notre pays a un moyen d’échapper à cette irrémédiable déchéance. C’est de coloniser. La colonisation est pour la France une question de vie ou de mort.  Un peuple qui colonise est un peuple qui jette les assises de sa grandeur dans l’avenir et de sa suprématie future."  La France veut vivre et dsa politique féroce de colonisation dépend sa survie ; dès lors la guerre apparaît, pour elle, comme  le redoutable instrument de conquête de terres en vue d’assurer cette survie. Au Mali, la France économiquement affaiblie a décidé de créditer ses comptes asséchés pour retrouver sgloire et affirmer sa suprématie sur son pré carré.Depuis la prise du pouvoir par le criminel de guerre Sarkozy en 2007,  puis par le perfide Hollande en 2012, la France s’inscrit dans la droite ligne de la pensée de Leroy-Beaulieu et fait la guerre partout : en Afghanistan, en Côte d’Ivoire, en Libye, en Syrie, et maintenant au Mali. Il n’y a aucune différence entre Sarkozy et Hollande. Si la marionnette a changé, le marionnettiste lui demeure. Dans le dossier Malien, il  s’agit indéniablement d'un coup de force néocolonial de la France,  en vue de la protection de ses intérêts géostratégiques et surtout économiques.

Les raisons stratégiques

C’est la guerre secrète contre la Chine, qui, parce qu’elle est plus « gentille » que l’Occident avec les Noirs, est en train de conquérir petit à petit toute l’Afrique noire,  non par la guerre, contrairement à l’Occident, mais par d’importants investissements.Or,l’impérialisme occidental éprouve le besoin de s'alimenter de divers minéraux qui, justement, sont présents dans le Sahel, notamment au Mali. C’est pour éviter une imminente mainmise sur «ses biens»  que la France se précipite sur ses proies africaines qui en réalité n’ont jamais eu le contrôle de leurs propres matières premières.

Les raisons économiques

Le Mali, c’est d’abord un vaste pays de 1.241.238 km² et une population galopante de 15.000.000 d’habitants selon le recensement de 2009; la région de l’Azawad couvre les 2/3 de la superficie pour une population ne représentant que  10 % des habitants avec d’énormes richesses naturelles qui sont actuellement peu exploitées en raison de l’absence de financement en infrastructures de transports qui renchérissent le coût des exploitations. Ces ressources naturelles attirent les convoitises des multinationales qui ne se lassent pas de financer les guerres.Ensuite, le Mali est le troisième producteur africain d’or après l’Afrique du Sud et le Ghana, de quoi aiguiser les appétits des multinationales qui verraient bien dans l’Azawad un nouveau Sud Soudan avec peu de populations pour beaucoup de richesses naturelles. En particulier l’uranium. La région de Tombouctou est d’ailleurs très riche en gypse, une des matières premières qui entrent dans la fabrication du ciment avec 35.000 tonnes de réserves.Enfin, le Mali est  un des pays au monde les moins alphabétisé avec environ 40 % en moyenne c’est dire si dans certaines zones de ce vaste pays, les taux d’alphabétisation peuvent être proches de 1%, des proies faciles donc pour les prédateurs des multinationales  occidentales ou chinoises désormais qui vont rafler la mise pour une bouchée de pain. L’exemple voisin du Niger en est d’ailleurs éloquent car ce pays fournit à la France sa soi-disant indépendance énergétique avec l’uranium (l'uranium extrait du sol alimente un tiers des centrales nucléaires de l'hexagone) ramassé au prix du sable pour vendre de l’énergie nucléaire à ses voisins européens pendant que le Niger vit dans l’obscurité avec un taux d’alphabétisation de 11%. Comme on le constate, l’objectif de la France  agonisante est d’affaiblir au maximum la région ouest africaine, qui reste  naturellement la plus riche au monde, et s'y enraciner pour le pillage de ses ressources minières et énergétiques . A cet effet, le nom "serval" donné à l'opération  n'est pas fortuit. A l’instar du serval, félin africain qui peut uriner trente fois par heure pour marquer son territoire, la France a décidé d’«uriner» sur chaque millimètre carré de son sphère d'influence ouest-africaine. La France impérialiste et criminelle a décidé d’uriner, au propre comme au figuré, sur chaque malien pour assouvir ses appétits gargantuesques en matières premières. Du leur droit de la propriété, les pays Africains en général n’ont que l’usus, le fructus et l’abus relevant de la propriété exclusive du colonisateur qui est en réalité apparaît comme le véritable propriétaire. Les maliens ignorant l’absence du philanthropisme du code des relations internationales et qui jubilent dans les rues de Bamako au rythme des congas, déchanteront très vite de voir leurs toubabs-sauveurs  se muer en pilleurs puis en nécolonisateurs. Plus tard, ceux qui rêvent de nommer toute leur progéniture Hollande tomberont des nues lorsqu’ils auront en héritage, en plus de la pollution désertique, la misère et un pays en épave. Kephren Neruda.


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