jeudi 15 novembre 2012

Interview exclusive de Justin KOUA


Justin Koua, président par intérim de la jeunesse du Front Populaire Ivoirien (FPI)


Ivoire-politique : bonjour Monsieur Justin Koua, comment allez-vous ?
- Justin KOUA : Je vais très bien.         


Si je vous dis, 11 avril 2011, que me répondez-vous ?

- Je ne serai pas original sur ce coup-là. Je ressens beaucoup de tristesse. En moi, la désolation est à son comble. Notre pays est en train d’être recolonisé. Il y a comme un assassinat de la démocratie ivoirienne dont les idéaux étaient portés par Laurent Gbagbo.



Laurent Gbagbo déporté si loin de la Côte d'ivoire, qu'est-ce que cela vous inspire-t-il ?

- Il faut continuer son combat en ayant le goût et la volonté de la liberté. Voila ce que cela m’inspire. Avoir la volonté de continuer son combat politique pour la dignité et la souveraineté des peuples Africains, n’est-ce pas beau comme source d’inspiration ? De fait, plus que jamais, je suis engagé. Et mon souci, c’est de lutter pour que les peuples Africains prennent leur destin en main ; que l’Afrique soit libre, indépendante et souveraine.



Croyez-vous que Laurent Gbagbo soit mort politiquement ? 

- Alors que nous étions à l’école du parti à Adjamé en 1997, le vice-Président du Front Populaire Ivoirien, Monsieur Abdourahmane Sangaré nous a enseigné qu’en politique, il ne faut jamais dire jamais. Donc, je suis convaincu que Laurent Gbagbo reviendra pour mettre de l’ordre en Côte d’Ivoire. Sur le sol ivoirien où le régime de Dramane Ouattara a institutionnalisé le désordre, la désolation et la mort dans les familles Ivoiriennes, quelque chose me dit qu’il ne faut pas désespérer et que, l’ordre et la justice seront rétablis avec le retour aux manettes du président Laurent Gbagbo.



J'en viens à la jeunesse du FPI dont vous assurez l'intérim en lieu et place de Konaté Navigué. Au quotidien, avez-vous des contacts avec lui ?

- Absolument. Konaté Navigué demeure le Secrétaire Général de la jeunesse du Fpi. Je n’assure que l’intérim comme vous le dites. Il ne se passe un seul jour sans que nous ne soyons en contact pour l’orientation du combat ainsi que pour toutes les autres dispositions à prendre quant au bien-fondé de notre lutte. Il est d’un apport impressionnant et incontournable dans la lutte démocratique que nous menons ici en Côte d’Ivoire.



Ici en Côte d'ivoire, il y a des quinquagénaires qui dirigent la section des jeunes de plusieurs partis politiques. Quel âge avez-vous ?

- J’ai encore l’âge qu’il faut pour diriger une structure de jeunesse d’un parti politique. Et ce, conformément à nos textes. Je ne suis pas forclos.



Rassurez-moi, que dit l'état-major de votre parti à propos de tous les sympathisants du FPI qui sont incarcérés ?

- Il n’y a pas que les sympathisants ou militants de notre formation politique qui se retrouvent dans les prisons. Depuis que Monsieur Dramane Ouattara est arrivé au pouvoir, une terreur s’abat sur l’ensemble des Ivoiriens. Face à cette volonté manifeste du régime de Dramane Ouattara d’exterminer les Ivoiriens, surtout les sympathisants du Fpi, la section des jeunes du parti s’est réorganisée dans le but de faire face à cette dictature. Rassurez-vous, la jeunesse du Fpi est tellement huilée, outillée que je puis vous affirmer que la démocratie vaincra la dictature, et que le peuple de Côte d’Ivoire sera libéré. Les prisonniers retrouveront leur liberté et les exilés retrouveront leur terre natale qui est ici. Pour mener à bien ce combat, chacun de nous, chaque membre de la Jfpi a décidé de faire don de sa vie. C’est un combat noble que nous mènerons jusqu’au bout.



Craignez-vous pour votre vie ?

- La vie d’un seul homme n’a de sens véritable que si elle sert à la cause commune. Que vaut ma vie devant celles de tant de millions d’Ivoiriens qui chaque jour sont enlevés, séquestrés et torturés par le régime de Dramane Ouattara ? Que vaut ma vie devant celles de tous ces Ivoiriens victimes de la politique de rattrapage ethnique qui les contraints au chômage ? Que vaut ma vie devant celles de milliers d’étudiants qui, aujourd’hui, sont contraints à la prostitution et à la mendicité pour survivre ? Que vaut ma vie devant celles de centaines de milliers d’Ivoiriens qui ne cessent de pleurer les leurs qui sont assassinés par la milice de Dramane Ouattara ? Ma vie, désormais, c’est le combat pour notre liberté et rien d’autre. Absolument rien ne peut m’arrêter sur cette lancée.



A plusieurs reprises, vous avez annoncé des marches et des meetings à Abidjan avant de les annuler sine die. N'est-ce pas la peur ?

- Jamais, au grand jamais ! S’il y a une chose dont nous n’avons pas peur nous autres, membres de la Jeunesse du Front Populaire Ivoirien, c’est de l’être humainA ce stade de notre lutte politique, nous ignorons la peur. Mais, il faudrait que les ivoiriens le sachent, c’est le refus de Dramane Ouattara qui, par fébrilité et par peur, annule nos meetings ou les fait annuler. C’est un régime qui est réfractaire à la démocratie parce qu’impopulaire et illégitime.



Où en êtes-vous du projet d'un front patriotique avec la jeunesse du RHDP ?

- Nous sommes en discussion. Bien évidemment, nous ne rêvons pas de créer un front patriotique avec les jeunes du Rhdp. Nous voulons simplement les inviter à la discussion pour penser l’avenir et le devenir de notre pays. Nous voulons attirer leur attention sur les violations graves des droits de l’homme dont sont victimes les Ivoiriens par le fait de leur gestion infantile des choses de l’Etat. Nous voulons simplement les inviter à parler à leurs dirigeants afin qu’ils cessent le massacre du peuple Ivoirien.



Amnesty International et d'autres ONG travaillant pour l'ONU dénoncent les exactions commises par les FRCI. Selon vous, ces ONG sont-elles crédibles lorsqu'elles parlent de justice des vainqueurs ?

- Qui suis-je pour juger de la crédibilité des ces ONG ? Je revendique un fait, ce sont ces mêmes ONG qui, sous le Président Laurent Gbagbo, produisaient ces mêmes communiqués. Cependant, les Ivoiriens n’ont même pas besoin qu’Amnesty International et autres leur révèlent la destruction du camp des réfugiés de Nahibly à Duékoué, l’expropriation des terres de nos parents à l’ouest, les différents camps de concentration copiés sur le modèle nazi…Les Ivoiriens n’ont même pas besoin qu’Amnesty International leur dise que la politique de monsieur Dramane Ouattara a créé une fracture sociale au point que les Ivoiriens, si on n’y prend garde, risquent de sombrer dans une guerre civile des plus meurtrières. Amnesty International n’a fait que révéler ce que les Ivoiriens vivent au quotidien, c'est-à-dire la torture érigée en mode de gouvernement par le régime de Dramane Ouattara. Tout de même, il faut féliciter nos compatriotes qui font preuve de beaucoup de courage. Parce que ce n’est pas évident de vivre dans de telles conditions.

  

Alassane Ouattara vient de dissoudre le gouvernement dirigé par Jeannot Ahoussou. Qu'en pensez-vous ?

- Depuis le 11 Avril 2011, date de l'arrestation du Président de la République de Côte d'Ivoire, Son Excellence Koudou Laurent Gbagbo par les forces armées françaises, notre pays vit dans un vide juridique. Alors pour moi, il urge de mettre en place une équipe dont la réflexion  portera entre autres, sur la rédaction d'une nouvelle constitution, celle de la troisième République. En attendant, la Côte d'Ivoire vit une transition forcée, née d'un coup d'état des plus meurtriers; c'est à dire que des mercenaires se sont accaparé tous les leviers du pouvoir et s’adonnent à un exercice honteux et risible de la gestion de la chose étatique. Que le chef de ces mercenaires dissolve cette équipe érigée en gouvernement est pour moi un non- évènement. Raison pour laquelle, un peu plus tôt, j'ai dit que j'appelle de tous mes vœux la naissance de la troisième République. Nécessairement, il nous faut, avec l'aide des partenaires intérieurs et extérieurs, envisager la mise en place d'un gouvernement de transition. Nous nous battrons pour ce projet qui est susceptible de sortir notre pays de l'amateurisme, du tribalisme et de tous ses corollaires.




Entrons dans la fiction, demain matin à votre réveil vous êtes appelé à devenir ministre dans un nouveau gouvernement. Que faites-vous ? 

- Je maintiens que je ne fais pas de la politique fiction. Et jamais je ne composerai avec ce régime de mort incarné par Dramane Ouattara. Jamais, je n'assassinerai ma conscience en collaborant de quelque façon que ce soit avec ce régime moribond dont le projet de société vise à l'extermination du peuple ivoirien. Dramane ne mérite aucune considération. Ne lui en donnons donc pas. Il est une honte pour la Côte d'Ivoire et pour l'Afrique toute entière.



Connaissez-vous personnellement Mamadou Koulibaly, l'actuel président du LIDER ?

- Oui. Lorsqu’il était troisième vice-président du Fpi, nommé par le Président du parti, monsieur Affi Nguessan, il m'était arrivé de le rencontrer. Et même après le kidnapping, les rafles suivies de l’incarcération de nos leaders, quand il s'est retrouvé Président par intérim du Fpi, nous nous sommes revus. 



Est-ce que le FPI ne s'est pas fait hara-kiri à un certain moment donné en se passant de ses conseils ?
- Nous n’avons jamais eu écho de ses conseils. Depuis les accords de Marcoussis,  il est allé s’installer lui et sa famille au Ghana. Il venait rarement présider les séances du parlement Ivoirien. Mais avant d’aller plus loin, allez demander à Monsieur Mamadou Koulibaly de faire un bilan sérieux de sa gestion de l’Assemblée Nationale que le peuple de Côte d’Ivoire a bien voulu lui confier. Sans omettre que le peuple de Côte d'ivoire, en faisant de lui la deuxième personnalité de l'état lui a accordé une grande confiance. En se regardant sérieusement dans son miroir chaque matin, a-t-il l’impression d’avoir réussi sa mission à la tête de cette institution ? A t-il l’impression  d’avoir contribué à l’avènement d’une Côte d’Ivoire digne et souveraine ? A t-il l’impression d’avoir été honnête et loyal à Gbagbo Laurent ? Enfin, c’est dans sa tentative aventureuse de gestion de la présidence par intérim qu’il s’est rendu compte que, dans notre parti, le FPI, nul ne peut ériger ses caprices et ses humeurs en règle.



Est-ce possible qu'à court et moyen terme, les Ivoiriens se réconcilient entre eux ?

- Je ne connais pas le calendrier propice qui favoriserait la réconciliation entre les Ivoiriens. Je sais simplement que les Ivoiriens ne se réconcilieront pas dans le spectacle et dans la comédie. Je sais pour autant que les Ivoiriens réclament vivement, dans leur grande majorité la réconciliation. Cependant, c'est d'une vraie réconciliation dont je parle. Précisément avec la présence de tous les fils et filles de la Côte d’Ivoire, à commencer par le retour au pays du Président Laurent Gbagbo, la libération des autres prisonniers politiques détenus par monsieur Dramane Ouattara et aussi, le retour au bercail de tous ceux qui ont été contraints à l'exil par les tortionnaires à la solde de Dramane Ouattara. La réconciliation s’imposera d’elle-même dès lors que les dignes fils de la Côte d’Ivoire, illégalement détenus par Dramane Ouattara et méchamment torturés, recouvront la liberté.


Interview réalisé par Kephren Neruda de Ivoire-Politique.

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