vendredi 11 mai 2012

Nos devoirs face au diktat de la Françafrique





"Des bêtes brutes, un fumier prometteur de cannes tendres et de coton soyeux", pour dire comme Aimé Césaire, telle est, de Napoléon III à l’empereur françafricain déchu Nicolas Sarkozy 1er, la vision que les dirigeants français ont de nous, qu’ils soient de droite ou de gauche. La fantasmagorie occidentale a toujours perçu l’Africain à travers les prismes peu amènes, de l’esclavage et de la colonisation. Le noir, l'esclave , le colonisé grand et corpulent n’est «admiré» qu’en raison de sa force brute de travail et de ses ressources naturelles qui champignonnent sur ses terres. La perception du noir en tant que solide ouvrier à tourner les champs de canne à sucre, de coton etc. et alimenter le développement des puissances occidentales est loin d'être anachronique dans la mentalité blanche. Ce n’est pas un être doué de raison, il ne réfléchit que par ses muscles. Le journaliste Français Stephen Smith , dans son oeuvre Négrologie publié en 2004, révélait que "Si six millions d'Israéliens pouvaient, par un échange standard démographique, prendre la place des Tchadiens à peine plus nombreux, le Tibesti fleurirait et une Mésopopotamie africaine naîtrait sur les terres fertiles entre Logone et le Chari. Qu'est ce à dire ? Que « les » Africains sont des incapables pauvres d'esprit, des êtres inférieurs ? Sûrement pas. Seulement leur civilisation matérielle, leur organisation sociale et leur culture politique constituent des freins au développement."  Sans ambages! Pour les visages pâles, tout ce qui, est afférent à la connaissance et la réflexion n’est pas l’apanage du nègre ou du moins lui est incompatible. La raison n’est-t-elle pas exclusivement hellène? C’est cette vision raciste qui guide toutes les actions blanches sur le continent Africain. En conséquence, l’homme noir doit être exploité jusqu’aux ossements. Ce sont ces paradigmes abjectes qui  ont motivé, Nico la brute, à avoir la jactance d’affirmer, le 26 juillet 2007 à Dakar, à quelques encablures de  l'île de Gorée, que «le drame de l'Afrique c'est que l'homme africain n'est pas assez entré dans l’histoire ».C’est ce même complexe de supériorité qui a incité Claude Guéant à affirmer que « toutes les civilisations ne se valent pas.» Ce sont ces propos racistes anti noir, d'une condescendance rageante  qui constitue le substrat, comme sus indiqué, de la politique Africaine de la France. De la gauche comme de la droite. Aujourd’hui, avec l’élection de François Hollande, la gauche est de retour aux affaires en France et la clameur qui a accompagné la défaite justifiée de Nicolas Sarkozy, exprime la joie et surtout les aspirations des peuples Africains à vivre la justice, la liberté et l’égalité à l’instar du peuple Français. Toutefois, avant de l’avoir vu à l’ouvrage, il serait prématuré d’accorder un blanc seing au nouveau locataire de l’Elysée et s’adonner candidement aux délices de Capoue. Pour assouvir ses fantasmes impérialistes, et conforter son hégémonie, «La France dont les empreintes digitales se retrouvent, après prélèvement, sur toutes les scènes de crimes de masse, sur le continent Africain » comme l’affirme remarquablement Athanase Zokou, acceptera-t-elle de modifier le logiciel de sa puissance économique? Voudra-t-elle renier sa nature fossoyeuse de l’économie de ses ex colonies politiquement corvéables à souhait? ‎La France répudiera-t-elle sans regrets les miasmes de la Françafrique, comme l'a promis le candidat François Hollande le 22 octobre dernier? Indubitablement non. L' éternel prolongement de l’exploitation par la France des pays d’Afrique, ceux qui sont  situés au sud du Sahara ou la françafrique n’est qu’une des multiples facettes de l’impérialisme international  qui a pour finalité de pendre au sens imagé et pluriel du terme notre continent puis avoir ainsi les coudées franches pour piller les richesses qui s'y trouvent. Sans modération, contre les principes de la moralité et les normes de la bienséance. Tous ces rodéos organisés  sur l'orpheline Afrique qui n'a personne pour la défendre ont inspiré Jean Ziegler dans son œuvre Main basse sur l’Afrique, parue en 1980 aux éditions seuil . L'éminent sociologue suisse y démontre, avec maestria, la tragédie que vivent les pays africains du fait du néocolonialisme.A nous Africains, il nous incombe de construire notre propre route du développement et refuser cette sodomie mentale à moins que nous ne voulions nous assujettir ad vitam aeternam. Stratégiquement et pour sa survie, telle une fauve qui a enfoncé ses crocs au cou d’un gazelle, la France ne lâchera pas prise.Sans états d'âme , il nous  revient à nous et à nous seuls de combattre ce néocolonialisme méphitique puis ... javelliser les relations Franco-AfricainesLa lutte contre la françafrique ne peut donc se concevoir que dans le cadre holistique du combat général contre toutes les formes d’exploitations et de domination des puissances étrangères, avec les périls adjacents parce que les salauds, ils ne voudront pas de sitôt lâcher le miel qui nous appartient, et sur lequel ils prospèrent depuis que leurs ancêtres ont mis pied sur nos sols  car "Plus d'une vingtaine de réseaux politiques, d'officines mafieuses, de filières occultes, se partagent aujourd'hui le gâteau africain. A peine 2 ou 3 % de l'aide publique française au développement sert à lutter contre la pauvreté. Depuis quarante ans, la politique française en Afrique vise uniquement à exploiter les ressources naturelles et géopolitiques des pays francophones. Les profits sont immenses. C'est pourquoi les armes importent peu : la corruption, le meurtre, la manipulation et la guerre. C'est le plus long scandale de la République. Aujourd'hui, plus aucune digue ne contient la folie de la Françafrique. Notre pays, soi-disant "patrie des droits de l'homme", a soutenu, au-delà de toute raison, les inspirateurs et les auteurs du génocide rwandais." révèle Francois-xavier Verschave dans son livre intitulé La Françafrique, le plus long scandale de la République. Les principaux actes de résistance des différents mouvements contre la nébuleuse politico-criminelle se traduisent en des manifestations, des pétitions, du lobbying à petite dose car les africains sont aussi exclus du vrai lobbying, en vue d’éclairer les populations africaines sur les agissements et les conséquences de cette gangrène sur leur quotidien. Incontestablement, l’Union des Populations du Cameroun (l’UPC), malgré la répression des forces coloniales françaises et néocoloniales camerounaises, reste l’organisation politique à l’avant-garde de la lutte contre la françafrique et l’impérialisme occidental au Cameroun, voire en Afrique, d'autant plus que les patriotes ivoiriens sont devenus aphones depuis l'agression caractérisée contre notre bon pays de l'hospitalité par les forces coalisées franco-onusiennes. L’extraordinaire levée de boucliers des Camerounais de toutes les classes sociales dans la crise post-électorale en Côte d’Ivoire a montré que la conscience des citoyens camerounais concernant la problématique de l’impérialisme français en Afrique est très vivace. Hors d'Afrique, ce sont quelques organisations de la société civile qui portent et initient toutes les luttes contre les réseaux de pillages de l’Afrique par les gouvernements et les entreprises françaises.L’organisation Survie reste le porte-drapeau de l’anti-impérialisme sur le vieux continent. Cette organisation s’est spécialisée dans la dénonciation des réseaux mafieux de la françafrique, des biens mal acquis des dictateurs et dirigeants africains qui, de concert avec leurs maîtres, trouvent des coffres-forts bienveillants au pays qui se veut celui des droits de l'homme. Le livre culte sus cité de l’ancien Président de Survie, Francois-xavier Verschave intitulé La Françafrique, le plus long scandale de la République nous situe au cœur de ce dispositif de pillage des richesses de l’Afrique. Et, plus récemment, lorsque l'attaque des rebelles a tué notre Refondation, des ivoiriens de la diaspora ont montré que nous pouvons et devons compter sur eux. Tous les citer serait impossible ici. Par contre, les plus en vue sont Abel Naki, Toussaint Alain et d'anciens fescistes réfugiés en Europe tels que Appollos Dan Té, Jean-Marie Dekpai...Ceux-ci, ont démontré que la lutte ne doit pas se cantonner à des colères de salon mais, à des actes concrets initiés par nous-mêmes pour sortir de notre longue nuit. Ils le font bien, à nous tous de suivre leur exemple. Dire que la françafrique ronge les pays africains est un euphémisme godiche. La soi-disant politique misanthrope de la France, honteusement célébrée par leurs animateurs locaux à travers les sommets France-Afrique n'est que du mépris contre nous tous, leurs relais y compris. Parce que le salaud qui est assis tout là-haut, pour lui, le Noir est Noir. Donc, bon à exploiter. Qu'il s'appelle Moussa, l'anonyme vendeur ambulant de Dakar ou bien Ali Bongo, le dictateur du Gabon, il est un négro. Un point, un trait. Au mieux, le président-préfet africain se verra un simple nègre toléré dans un dîner organisé pour son accueil en France et, le pauvre, il s'en lèchera les babines de se voir assis à la table de son maître. Mais à la gauche de celui-ci seulement sera sa place.  En plus du devoir qui est de nous défendre avec l'honnêteté nécessaire et juste, nous avons aussi des droits qu’il me semble impérieux de défendre. Avec une justesse permanente qui ne doit nuire aux droits des autres peuples. C'est cela le plus difficile actuellement. Menacer dans leurs fondements, les autres néocolons, la France et son hydre françafricaine à mille têtes ont intentionnellement créé la Cour pénale internationale (CPI) pour freiner nos ardeurs de liberté. Par une mobilisation des populations africaines, nous viendrons à bout de notre longue nuit qui a occasionné la confiscation de toutes nos libertés et la pendaison par les pieds de notre continent. Pour la libération définitive du berceau de l’humanité, nos frères au nord du Sahara ont dégagé leurs larbins. Dégage est un mot qui sonne bien pour faire partir tous les despotes, les nôtres y compris. "Dégage" sera le  mot cauchemardesque  de la CPI.Kephren Neruda

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