vendredi 25 mai 2012

La démocratie, chaînon manquant aux Africains

« ...La démocratie est un luxe pour les Africains ...». Cette sortie de l’ancien président français Jacques CHIRAC avait en son temps, provoqué une levée de boucliers de l’ensemble des fils et filles du continent africain. Sauf bien évidemment les dictateurs françafricains et leurs enfants qui se sont accomodés des propos de leur "papa" Chirac. Quoique condescendante dans la forme, puisque non explicitée et venant de la part de quelqu'un qui a été partie prenante avec son pays de cette situation grotesque, cette phrase est d’une vérité humiliante. Car, les actes antidémocratiques sur le continent, depuis les indépendances artificielles, se métastasent et nous rapprochent de cette envolée méprisante qui, malheureusement, n’a pu fouetter l’orgueil de nos hommes politiques. Étrangement, la quête de la démocratie en Afrique nous fait penser au supplice de Tantale. Symbole même de la frustration permanente due à une chose que l'on croit obtenir mais qui, hélas, s'éloigne lorsqu'on s'en approche. Jadis, sous l'arbre à palabres, bien avant les pénétrations étrangères, nous avions une démocratie bien ancrée dans nos us et coutumes. La progression des forces étrangères et leur installation de force sur nos terres ont certainement tué notre démocratie. Celle-ci étant devenue dès lors, un bien trop précieux pour nous autres. Et, pour ne rien arranger, sur l’autel de leurs bas intérêts, nos potentats compromettent cette opportunité de toucher enfin à l'objet de nos désirs. La démocratie, résumé comme étant le gouvernement par le peuple et pour le peuple, n'est pas et ne sera jamais un modèle déposé. Nous pourrions sécréter de nous-mêmes notre propre modèle démocratique, en symbiose avec notre vécu. Mais nous n’osons franchir le pas. Par peur de tout ce qui est nouveau. Par pur cynisme. Par peur de l'égalité réelle qui mettrait sur un même pied tous les citoyens devenus de potentiels électeurs. Ou encore, par peur irrationnel du grand méchant maître dans le genre Chirac ou Nicolas sarkozy la brute.  A lui seul, l’exemple ivoirien est à l'image de ce qui se passe en Afrique. Les pogroms des populations idéologiquement ou ethniquement proches du leader de l’opposition font partie du cursus d'un bon "démocrate" africain. En la matière, tous les records sont en train d'exploser au pays de feu le dictateur poids léger qu'était Félix houphouët-Boigny. Dans sa parution N°634 du 03 Mai 2012, le très sérieux bimensuel La lettre du Continent, proche des milieux françafricains dit à propos de Alassane Ouattara: « Les membres de sa famille forment un cordon de conseiller au palais d’Abidjan. A l’instar de Lancina Camara (oncle), Masseré Touré (nièce). Les sœurs d’ADO, Sita Ouattara et Rokia Ouattara sont conseillers aux affaires présidentielles. Quand au petit-frère Tiene Ibrahim Ouattara, il tient la haute main sur les finances et la gestion du fonds de souveraineté. (…) qui s’élève à 300 milliards de fca » Effarant! L’enrichissement illicite est devenu la principale obsession du larbin de Sarkozy. La rétentissante affaire Bictogo, du nom de l'homme des sales besognes de Ouattara en est, une fois de plus, une lamentable illustration. Alors que la course à l’acquisition de biens immobiliers en Europe est le sport favori de nos "démocrates", l’accès au paracétamol est un luxe pour le peuple qu'ils sont censés conduire vers de meilleurs destins. A la vérité, on ne peut exiger des hommes politiques sortis tout droit des cavernes  puis de l’instrumentalisation des rébellions, de s’accommoder aux valeurs démocratiques. En Afrique, on ne s’intéresse à la politique que pour alourdir son porte-monnaie. Quand on assiste à l’ascension météorique au pouvoir d’un certain Guillaume SORO, rebelle sanguinaire parmi les plus sanguinaire, on ne peut qu’être dégoûté de la politique africaine. Du fond de leurs tombes respectives, tous les politiciens qui ont déclaré que le pouvoir était au bout du fusil doivent être surpris du nombre sans cesse croissant de leurs disciples sur le continent noir. Que manque t-il réellement au berceau de l’humanité pour être pris au sérieux? Naturellement, c'est la DEMOCRATIE. Un mot, un seul qui, bien enseigné et bien pratiqué, va tout redresser. Certains parlent d'économie, mais, a-t-on déjà vu des économies prospères sous un régime dictatorial? Cela n'existe pas. Les défis qui attendent le continent noir sont énormes, ils sont démocratiques. Loin devant d'autres considérations. Pour les relever, l’Afrique qui dispose de toutes les richesses nécessaires ne demande qu’à être librement dirigée par des hommes politiques crédibles et légitimes. Des hommes de valeur à l’instar de Patrice Lumumba, Nelson Mandela, Laurent Gbagbo. Nous ne sommes pas condamnés au supplice de Tantale, mais nous avons juste besoin d'hommes et de femmes dignes. Kephren Neruda.

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