jeudi 19 avril 2012

Côte d'Ivoire: quand la haine se métastase



Philippe-Henry DACOURY TABLEY, inconscient après avoir subi
 des traitements , inhumains, cruels et dégradants de la  part
 des forces criminelles de Dramane Ouattara

« On refuse ma candidature parce qu’on ne veut pas qu’un Nordiste soit Président de la Côte d’Ivoire », telle une bombe, cette phrase a littéralement pulvérisé tout le corps social Ivoirien. Depuis, la haine s’est invitée dans le landernau socio-politique Ivoirien. Pis, le tissu social s’est déchiré depuis l’installation martiale de l’économiste de Kong au sommet de l’exécutif Ivoirien. La déflagration sociale est palpable. Jamais, n’ont été si marquant ces dix dernières années, le communautarisme et le repli identitaire en Côte d’Ivoire. On se reconnait mieux en son frère, sa sœur, son cousin qu’en un programme de gouvernement. De nos jours, c’est faire injure à un Bété, un Dioula, un Baoulé ou un Agni que de lui demander son appartenance ethnique. La méfiance, et c’est une vérité aussi nette qu’un cafard sur un carrelage blanc, a inexorablement conduit chaque groupe ethnique à se lover. Le caractère débonnaire des Ivoiriens a mis les voiles. Dans les bureaux, au marché, dans les écoles, tout le monde est sur le qui vive et ne pense que par son ethnie, sa religion ou son clan. Pathétique. De quoi conforter dans sa position, la fantasmagorie occidentale qui a toujours qualifié, en des termes peu amènes, l’homme Africain de sous homme.Hier, avec beaucoup de nostalgie, j’assistai deux bambins jouer aux billes. Puis, vint un autre, d'un âge identique aux premiers .Subrepticement, l’un des gamins le reçut comme un chien dans un jeu de quille et lui intima l’ordre de s’éloigner  d’eux. Voulant pousser plus loin ma curiosité, je m’approchai et demandai à ce petit garçon les raisons qui l’ont poussé à rejeter leur "ami". «Ma mère m’a interdit de jouer avec les petits Dioulas car ils sont méchants » me rétorqua-t-il. Cette réponse, sans ambages de ce gamin de sept ans me fit longuement réfléchir tout comme la réaction de ce chauffeur d’un véhicule de transport en commun qui menaçait de « djah » (entendez tuer) un de ses passagers, au sujet d’une discussion politique, au départ à la bonne franquette mais qui a vite tourné en eau de boudin. Pour la seule et unique raison qu’il était Bété donc forcement partisan de Laurent GBAGBO. C’est deux faits sus évoqués, qui donnent froid dans le dos, traduisent en tous points, l’état actuel de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. Jamais propos inflammatoires et sépulcraux, comportements misanthropes, aces inhumains n’ont eu pignon sur rue dans ce pays jadis havre de paix. Pourtant, force est de souligner que ces actes ne sont pas apparus ex nihilo et trouvent leur fondement  dans les politiques pancraces menées depuis deux décennies. L’honnêteté commande d’admettre que certains partis politiques abusant de l’analphabétisme atavique de leurs militants, ont développé sur ceux-ci des programmes de lobotomie pour en faire aujourd’hui des monstres capables tuer, au moindre clignement des cils, tout adversaire. On méprise l’autre non plus pour ce qu’il est mais pour ce qu’il pense. Tu penses RHDP je te méprise, tu penses LMP je t’élimine quand bien même que tu relèves du même groupe ethnique que moi. Cette propension à tuer systématiquement l’autre en fonction de son appartenance idéologique, constitue un virage dangereux dans cette Côte d’Ivoire balafrée. Ivoiriens, Ivoiriennes, il est temps d’élever la réflexion (ce qui n'est pas une sinécure) et comprendre qu’agir ainsi, c’est se faire hara kiri. Regardons de loin les politiques haineuses si nous ne voulons disparaître tandis qu’eux et leurs progénitures seront « au frais ». Présentement, et c’est un secret d’Alcôve, la chose la mieux partagée en Côte d’Ivoire est la haine. Dire que les Ivoiriens se méprisent est un euphémisme godiche. Le constat est là. Implacable.Indubitablement, ce pays mettra du temps à tricoter les liens, naguère fraternels entre ses fils et ses filles. Pour y parvenir, au delà des rhapsodies et autres génuflexions hypocrites du réconciliateur national, il serait humain de mettre de la volonté politique et surtout beaucoup humilité pour semer, hic et nunc, les graines  de l’amour, si nous voulons demain obtenir, sincèrement, les fleurs de la paix et la construction d’une NATION et non d’une ethnie nation. Avant qu’il ne soit trop tard. Kephren Neruda

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