Philippe-Henry DACOURY TABLEY, inconscient après avoir subi des traitements , inhumains, cruels et dégradants de la part des forces criminelles de Dramane Ouattara |
« On
refuse ma candidature parce qu’on ne veut pas qu’un Nordiste soit Président de
la Côte d’Ivoire », telle
une bombe, cette phrase a littéralement pulvérisé tout le corps social Ivoirien.
Depuis, la haine s’est invitée dans le landernau socio-politique Ivoirien. Pis, le tissu social s’est déchiré depuis
l’installation martiale de l’économiste de Kong au sommet de l’exécutif Ivoirien. La
déflagration sociale est palpable. Jamais, n’ont été si marquant ces dix
dernières années, le communautarisme et le repli identitaire en Côte d’Ivoire.
On se reconnait mieux en son frère, sa sœur, son cousin qu’en un programme de gouvernement.
De nos jours, c’est faire injure à un Bété, un Dioula, un Baoulé ou un Agni que
de lui demander son appartenance ethnique. La méfiance, et c’est une vérité
aussi nette qu’un cafard sur un carrelage blanc, a inexorablement conduit
chaque groupe ethnique à se lover. Le caractère débonnaire des Ivoiriens a mis
les voiles. Dans les bureaux, au marché, dans les écoles, tout le monde est sur
le qui vive et ne pense que par son ethnie, sa religion ou son clan. Pathétique.
De quoi conforter dans sa position, la fantasmagorie occidentale qui a toujours
qualifié, en des termes peu amènes, l’homme Africain de sous homme.Hier, avec
beaucoup de nostalgie, j’assistai deux bambins jouer aux billes. Puis, vint un
autre, d'un âge identique aux premiers .Subrepticement, l’un des gamins le reçut comme un chien dans
un jeu de quille et lui intima l’ordre de s’éloigner d’eux. Voulant pousser plus loin ma curiosité, je
m’approchai et demandai à ce petit garçon les raisons qui l’ont poussé à
rejeter leur "ami". «Ma mère m’a interdit
de jouer avec les petits Dioulas car ils sont méchants » me rétorqua-t-il.
Cette réponse, sans ambages de ce gamin de sept ans me fit longuement réfléchir
tout comme la réaction de ce chauffeur d’un véhicule de transport en commun qui
menaçait de « djah »
(entendez tuer) un de ses passagers, au sujet d’une discussion politique, au
départ à la bonne franquette mais qui a vite tourné en eau de boudin. Pour la
seule et unique raison qu’il était Bété donc forcement partisan de Laurent
GBAGBO. C’est deux faits sus évoqués, qui donnent froid dans le dos, traduisent
en tous points, l’état actuel de la cohésion sociale en Côte d’Ivoire. Jamais propos inflammatoires et sépulcraux, comportements misanthropes, aces inhumains n’ont eu pignon sur
rue dans ce pays jadis havre de paix. Pourtant, force est de souligner que ces
actes ne sont pas apparus ex nihilo et trouvent leur fondement dans les politiques pancraces menées depuis deux
décennies. L’honnêteté commande d’admettre que certains partis politiques
abusant de l’analphabétisme atavique de leurs militants, ont développé sur
ceux-ci des programmes de lobotomie pour en faire aujourd’hui des monstres capables
tuer, au moindre clignement des cils, tout adversaire. On méprise l’autre non
plus pour ce qu’il est mais pour ce qu’il pense. Tu penses RHDP je te méprise,
tu penses LMP je t’élimine quand bien même que tu relèves du même groupe
ethnique que moi. Cette propension à tuer systématiquement l’autre en fonction
de son appartenance idéologique, constitue un virage dangereux dans cette Côte
d’Ivoire balafrée. Ivoiriens, Ivoiriennes, il est temps d’élever la réflexion
(ce qui n'est pas une sinécure) et comprendre qu’agir ainsi, c’est se faire hara
kiri. Regardons de loin les politiques haineuses si nous ne voulons disparaître
tandis qu’eux et leurs progénitures seront « au frais ». Présentement, et c’est un secret d’Alcôve,
la chose la mieux partagée en Côte d’Ivoire est la haine. Dire que les
Ivoiriens se méprisent est un euphémisme godiche. Le constat est là. Implacable.Indubitablement, ce pays mettra
du temps à tricoter les liens, naguère fraternels entre ses fils et ses filles.
Pour y parvenir, au delà des rhapsodies et autres génuflexions hypocrites du
réconciliateur national, il serait humain de mettre de la volonté politique et
surtout beaucoup humilité pour semer, hic et nunc, les graines de l’amour, si nous voulons demain obtenir,
sincèrement, les fleurs de la paix et la construction d’une NATION et non d’une
ethnie nation. Avant qu’il ne soit trop tard. Kephren Neruda
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