mardi 17 avril 2012

Lorsque vous reviendrez au pouvoir…




Laurent GBAGBO, Président légitime et légal de la République de Côte d'Ivoire,
victime du coup d'Etat de la France le Lundi 11 Avril 2011.

Curieusement, je partage depuis quelques jours, la même conviction que l'éminent sociologue suisse Jean ZIEGLER qui affirmait dans une interview accordé sur un chaîne Camerounaise qu’il «était prêt à mettre sa main sur le feu que Laurent GBAGBO sera libéré et reprendra sa place au sommet de l’exécutif Ivoirien ». A cette assurance, j’y ajoute ma foi juridique vu la vacuité du contenu des accusations à l’encontre du père de la Démocratie en Côte d’Ivoire. De cette conviction inébranlable, à moins que la jurisprudence constante de la Cour Pénale Internationale, sur le sort réservé aux inculpés Africains me confonde, je me permettrai de faire un peu de projection. Monsieur le Président, vous êtes effectivement libéré et, après des élections démocratiquement organisées, retrouvez son fauteuil présidentiel. Faudra t-il que vous dirigiez de nouveau la Côte d’Ivoire comme un enfant de cœur ? En toute modestie, et conscient de mon nanisme politique à côté de votre dimension, Monsieur le président, je répondrai par la négative dans la mesure où la boite de Pandore de votre défunte gouvernance résidait, indubitablement, dans votre magnanimité et votre laxisme dans la gestion du pouvoir d’Etat. Lorsque vos opposants d’hier, que le célébrissime Avocat Sénégalais, Maître koureyssi Ba qualifiait remarquablement de « chats d’appartements », végétaient en exil, c’est vous qui appliquiez l'article 12 de notre loi fondamentale prohibant la contrainte en exil de tout ivoirein. C’est encore vous qui fîtes voter la loi sur le financement des partis politiques, permettant de facto aux putschistes de mieux s’engraisser sur le dos, déjà amaigri, des contribuables ivoiriens. En pleine crise postélectorale, c’est vous qui tolériez, les journaux verts, qui contestaient avec véhémence et condescendance votre réélection à la magistrature suprême. C’est encore vous, Monsieur le Président qui fîtes  voter la loi sur les émoluments des anciens Présidents d’Institutions, qui permit ainsi de manucurer les pattes de ces chats d’appartements. Sur les espèces sonnantes et trébuchantes que vous donniez aux opposants de paille, qui rasaient les murs de votre résidence de Cocody au crépuscule, je passerai volontairement par éducation morale. La liste de vos actes politiques et humains est d’autant plus longue qu’ici, les citer tous, serait fastidieux. Aujourd’hui, quelles ont été les dividendes de votre mansuétude à l’égard de vos adversaires ? L’humiliation, la haine viscérale, et ……un programme d’effacement systématique  tant de votre personne que  de vos actes de l’histoire de la Côte d’Ivoire. Quelle belle reconnaissance ! Alors, faudra t-il continuer à diriger la Côte d’Ivoire avec une rose la bouche ? Non, Monsieur le Président. En outre, il m’incombe de mettre le doigt sur une des plaies de votre mandature à savoir l’entourage. Oui, l’entourage. Votre entourage a contribué à quatre vingt pour cent à précipiter votre pouvoir dans l’aven. Ces gens, sans scrupules, débarqués au palais qui par clientélisme, qui par régionalisme ont, par leur méconnaissance chronique de la pratique politique et du goût effréné au luxe évanescent, plombé votre vision politique à telle enseigne que dans les chaumières les plus reculées du pays, les borborygmes du désespoir se faisaient constamment entendre. Il est de notoriété publique que les parasites du palais sont d'une voracité atavique d'autant plus qu'ils n'ont aucun compte à rendre à qui que ce soit. Lorsque vous reviendrez, Monsieur le Président je vous suggère, de vous encadrer de personnes de valeurs morales et intellectuelles , capables d’apporter des réflexions substantielles aux problèmes du pays, des hommes et des femmes ayant une vison à long terme d’une politique sociale basée sur le  l’égalité , le travail et la compétence. Et Dieu seul sait qu’il y a pléthore d’enfants de ce pays qui ne demandaient qu’à mettre , gratuitement, leur savoir et leur expérience au service de la Côte d’Ivoire et qui en ont été empêché par vos cerbères, pour l’unique et puérile raison que ces derniers allaient s’accaparer de leur poste. En définitive, Monsieur le Président, il faudrait vous garder de réchauffer le serpent Rhdp dans votre sein. Sans renier, bien évidemment, votre humanisme naturel, n’oubliez JAMAIS, dans vos prises de décisions et dans toutes vos actions, la sueur de l’ingratitude et de la méchanceté humaine que vous aviez essuyée, ce lundi noir du 11 Avril 2011, avec cette serviette de fortune. Seul, n'oubliez jamais que vous fûtes un  « chat de gouttière » blanchi sous le harnais d’une opposition pure et dure. N’oubliez jamais que vous fûtes au cachot de Scheveningen. Monsieur le Président, je vous prie de me croire. Kephren Neruda

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