vendredi 20 avril 2012

Konan Banny est -il un réconciliateur ou un rebelle-diviseur?



Pensée, rêvée et raisonnablement voulue, la réconciliation, marche-pied de toute cohésion sociale et sociétale, doit être dépourvue de machiavélismeDe Seydou Elimane Diarra à Charles Konan Banny, notre pays, nous serine-t-on, est en quête de retrouvailles pacifiques avec lui-même. Mais à chaque fois, les Ivoiriens se rendent compte amèrement qu’ils tombent de Charybde en Scylla. A constater la putréfaction actuelle de la société Ivoirienne puis le mensonge courant des éléments du marigot politique dans lequel elle patauge, l’on est en droit de se demander s’il existe un capitaine dans le navire Ivoirien de la réconciliation. Panser les plaies d'une décennie tourmentée en Côte d'Ivoire, c'était l'objectif de la Commission dialogue, vérité et réconciliation (CDVR) assigné à l'ex-Premier ministre Charles Konan Banny. Un an après, il est de notoriété publique que le processus de réconciliation claironné par la vigie ethniciste n’est point sur les rails. En la  définissant de façon succincte, la réconciliation suppose l'appel à une même table de deux personnes brouillées où de deux clans antagonistes. En Côte d’Ivoire, il s’agit dans le meilleur des cas de rapprocher la majorité des Ivoiriens meurtrie par dix années de guerre et leurs bourreaux venus du Nord du pays puis de la sous région sahélienne. Des bourreaux commandés en sous-main par la Sarkozie aigüe, celle qui voit en l'Homme Noir et en sa femme des ombres quelconques. A l’aune de l’actualité Ivoirienne, l’on s’aperçoit tout de suite que l’ex-gouverneur de la BCEAO est aux antipodes de l’objectif initial fixé car il ne peut, conformément à la volonté de son Maître élyséen, réconcilier sa patrie et ses frères Ivoiriens. Impuissant, le "jabot" rempli du nauséabond fluide françafricain, n’a-t-il pas lui-même affirmé que « les Ivoiriens se réconciliaient déjà entre eux ?» Les exemples trahissant les différents manquements de Konan Banny et son cynique objectif qui est de continuer de diviser les Ivoiriens ne manquent pas. En exacerbant la haine entre les fils et filles de notre cher pays, en classifiant lui-même les groupes de peuplement ivoirien par catégorie supérieure et inférieure, en prenant fait et cause pour les détraqués sexuelo-égorgeurs de la DST dans sa version chère à  Alassane Ouattara...Konan Banny a pris le parti , à l'instar de Seydou Diarra, de tuer ce qu'il nous reste d'unité. Lorsque le meeting du FPI du 21 janvier 2012 à la Place Figayo de Yopougon a été réprimé dans le sang par les Frci, d'anciens miliciens et anciens gardes du corps du couple Ouattara, le réconciliateur national qu'il est censé être s’est muré dans un silence de cimetière. Pis, dans la nuit du 24 au 25 décembre, une banale dispute entre un élément des mêmes forces tribales et un jeune autochtone Abidji a entraîné une bagarre meurtrière. Le bilan total de ces affrontements a été de 4 morts. Ici encore, le réconciliateur national a préféré mettre sa commission en mode silence. C’est quotidiennement que les populations Ivoiriennes vivent la violence de la gestapo, version Ouattara. Jamais cela n’a suscité une molle condamnation de la Commission dialogue, vérité et réconciliation . Les arts injustes de Banny bouche cousue sur toutes ces violations massives des droits de l’homme ont achevé de convaincre plus d’un Ivoirien qu’il a revêtu depuis belle lurette les étriqués boubous de la rébellion. En Eburnie, par souci de pédagogie, il est impérieux de rappeler au professeur Tournesol Banny que la réconciliation, la vraie, est subordonnée à trois conditions cumulatives. Premièrement, la libération du Président Laurent GBAGBO  et de tous les militants déportés dans des goulags internes. Deuxièmement, le retour de tous les exilés comme l’exige l’article 12 de notre loi fondamentale d’autant plus que « La Côte d’Ivoire supérieure vit en exil et le pays vit en ce moment avec la partie inférieure » comme le constate remarquablement le rédacteur en chef du Gri-Gri International, Grégory Protche. Troisièmement enfin, l’ouverture d’un réel dialogue politique entre le pouvoir usurpé et l’opposition significative incarnée par le FPI. Ce ne sont qu’à ces conditions seulement que notre pays pourra amorcer sa véritable marche sur le chemin de la paix. Ni les rhapsodies, ni les incessants recours aux divinités ancestrales n'aideront à tricoter le tissu social Ivoirien qui ma foi, est en lambeaux. Les slogans gouvernementaux fredonnés par quelques pieds nickelés ou encore les génuflexions scénarisées et autres carillons médiatiques n' y changeront quelque chose. Parce que Banny s'est banni tout seul du coeur des ivoiriens et ce, en bannissant le mot réconciliation de son vocabulaire. Non, il est une évidence; Charles Konan Banny ne peut créer les conditions, ne serait-ce que d’une réconciliation transgénique en Côte d’Ivoire. Son parrain, l'autre, celui qui a bombardé le palais présidentiel, l'esclavagiste qui a créé la rébellion et qui s'est enrichi sur le dos des ivoiriens est en train de le surveiller comme du lait sur le feu, car il s'est courbé dès sa naissance. N'ayant su dire non à toutes les formes de soumission lorsqu'il a exercé la parole pour la première fois de sa vie, Konan Banny s'est disqualifié. Tout seul. Pour sûr, les Ivoiriens ayant compris , ils l'ont d’ores et déjà rejeté Banny le réconciliateur-rebelle avec l’eau vaseuse du bain de sa matoiserie.  Au demeurant, nous savons qu’avec l’arlequin de la "Ouattarandie", la réconciliation nationale ressemble fortement à l’Arlésienne. Et Banny le banni en est conscient malgré ses gesticulations. Kephren Neruda



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