vendredi 13 avril 2012

Trois ivoiriens d' Abidjan donnent leur avis sur le rapt de Laurent Gbagbo et l'an 1 de la recolonisation de notre pays


Une année après que le Président Laurent Gbagbo a été renversé et kidnappé par l'armée française sur ordre de L'Elysée, dans le but de faire place nette à son dévoué poulain Alassane ouattara, je suis allé à la rencontre de trois de nos compatriotes abidjanais. A ces Ivoiriens, j'ai posé la question ci-dessous. Librement, chacun d'eux a livré son opinion sur la chute de l'emblématique fils du peuple puis, donné son avis sur l'état de notre pays. Kephrem.

Ivoire-politique : Bonjour. Il y a un an, le Président Laurent Gbagbo, père de la démocratie ivoirienne était renversé. En ce jour anniversaire, quel bilan peut-on tirer de la gestion du pouvoir par ceux du RHDP qui ont été cooptés depuis Paris pour le remplacer?


Un docteur sans solutions (Marius D.)
 Merci de m'avoir donné la parole. Aujourd’hui, le constat est plus qu’amer avec la souffrance croissante des Ivoiriens. Avec par dessus tout, un musellement de l’opposition, des arrestations et détentions arbitraires. L' impunité est à son comble et les crimes commis par les FRCI ont atteint un seuil intolérable. Les atteintes à la liberté de la presse pro-Gbagbo et les emprisonnements des journalistes qui ne sont pas dans l'éloge de Alassane Ouattara sont quasi-quotidiens. La vie est de plus en plus chère. Les promesses d'embauches sont oubliées par ceux qui ont été présentés par la France comme des docteurs et des magiciens en économie. Quant au chômage, il galope aussi vite qu'un cheval de course. Pendant ce temps, il y a des licenciements à tour de bras qui visent les mêmes groupes, il y a une confiscation des médias d’Etat par une minorité. La  justice est aux ordres et à deux vitesses depuis l'instauration de la fameuse politique du rattrapage ethnique etc... Au total, tous les signes visibles d’un régime dictatorial sont là. Un an après, Alassane Ouattara n'a rien apporté à notre pays sauf la mort et la division. Il reste un docteur sans solutions. Marius D.                                                                                                                                    


Il faudra prendre en compte la France dans la lutte émancipatrice de la République de Côte d’Ivoire (Gervais N.)
Les évènements d’Avril 2011 en Côte d’Ivoire sont le dénouement malheureux, dangereux et regrettable de la grave crise ivoirienne née en septembre 2002 suite à l’échec d’un coup d’état dirigé contre le régime démocratiquement élu du président Laurent Gbagbo. L’on oublie souvent cela dans les différentes analyses sur la crise ivoirienne qu’on qualifie pompeusement de crise post-électorale. Sûrement pour occulter le rôle malsain depuis toujours joué dans la résolution de cette crise par le couple (France-Burkina Faso) et de Blaise Compaoré connu pour être un putschiste puis homme des coups tordus de la françafrique. D'ailleurs et c'est étonnant que le nom de cet homme soit recouvert d’un vernis démocratique en France. Il ne faut pas s’imaginer que la crise Ivoirienne est terminée, que la côte d’ivoire a retrouvé le chemin du développement et de la cohésion sociale. C’est un leurre. Seuls les acteurs politiques ont simplement changé de place sinon la crise demeure. Tout bon observateur politique impartial sait que le président Laurent GBAGBO est l’homme politique le plus populaire du pays (46% de l’électorat). En effet, selon moi, Messieurs Ouattara et Bédié, tous deux réunis n’ont obtenu que 54% de l’électorat selon les chiffres donnés par Youssouf Bakayoko président de la CEI proche du RHDP. Le désert électoral constaté par tous lors des dernières élections législatives l’a si bien démontré. Le fait de vouloir exclure et ignorer Laurent GBAGBO et ses partisans du jeu politique Ivoirien, ce à quoi nous assistons présentement avec tous les actes politiques posés par le régime franco-Ouattara, c’est aller vers  le suicide et manquer de réalisme politique. Cela démontre qu’Alassane Ouattara ne connait pas les réalités ivoiriennes et ses parrains français non plus d'ailleurs. Ces derniers, de leurs bureaux de verre et emplis de leurs fantasmes anti-Noirs pensent que le peuple ivoirien vit au Moyen-âge ou bien aux heures des indépendances « tcha tcha tcha » octroyées à leurs ex-colonies. C'est une grave Erreur et j'insiste sur ce mot Erreur. Les mêmes causes produisent les mêmes effets nous dit l'adage. Le peuple Ivoirien, qui dans sa diversité et sa grande majorité a soutenu Laurent GABGBO durant les dix années de crise, a tiré un enseignement majeur des évènements d’avril 2011. Puisque la France est partie prenante de la déstabilisation de notre patrie, la lutte émancipatrice de la République de Côte d’Ivoire doit se dérouler contre les français. Naguère, les Algériens qui pleurent en ce jour-même Ben Bella, le père de leur indépendance, nous ont montré le chemin à suivre pour devenir libres. En définitive le problème ce n’est pas Alassane Ouattara car, lui-même sait bien qu'il n'est rien sans la France néocoloniale et ses multinationales qui l'ont posé où il est. Gervais N.

Le 11 avril représente un espoir pour toute l’Afrique (Vincent G.)
Le 11 avril marque la consécration du mépris que les occidentaux ont pour les institutions africaines en général et celles de la Côte d’Ivoire en particulier. Aujourd’hui la notion de protection des civils est devenue l’argument fallacieux pour s’ingérer dans les affaires internes des états qu'ils ont rendus faibles en vue d’imposer leur vision qui n'a rien de démocratique et ce, par les armes. Plus terrible a été pour nous tous ici en Côte d'ivoire le refus du verdict des urnes tel qu'annoncé par le Conseil constitutionnel. Certains que la France avait planifié la suite que nous connaissons, Ouattara, Bédié, Djédjé Mady et leurs camarades ont préféré détruire notre bien commun qu'est la Côte d'ivoire. Ils ont consolidé en moi et en beaucoup ici l’idée selon laquelle les présidents Africains sont nommés depuis la France. Dorénavant, les français ne pourront plus nier cela. C'est un fait. Ils nous ont trop humiliés et trop rabaissés. Qu'ils partent de chez nous!!! Un point, un trait, ça suffit leurs foutaises. Inexorablement, ils ont sapé tous les fondements démocratiques de ce pays. Le nouveau partage des biens de la Côte d’Ivoire entre la France et tous les pays pauvres de la cédéao en est l'exemple. L’humiliation du président GBAGBO est certes une mise en garde contre tous les nationalistes africains de la part de la France et de ses alliés.  Cette date du 11 avril 2011 marque un net recul de l’Afrique en matière politique, juridique, judiciaire et économique. Elle sonne comme la mort de la démocratie Ivoirienne chèrement acquise par Laurent GBAGBO, le seul qui a défié Houphouët-Boigny dans son impitoyable répression. Mais aussi ce jour représente un espoir pour toute l’Afrique car il a révélé à la face du monde un digne fils de l’Afrique puis aussi, le visage esclavagiste de la France. Nous savons ce qu'il nous reste à faire pour reconquérir notre liberté. Vincent G.

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